L' histoire
Villa Ruiz: Une Maison Sicilienne
La Maison des Marquis
L’histoire de la Villa Ruiz au XIXe siècle est liée à celle d’une grande famille noble de la ville de Noto, les Di Lorenzo, marquis de Castelluccio. Le grand palais néoclassique du centre-ville était leur résidence principale, tandis que la maison plus excentrée de San Corrado était leur résidence estivale, pleine de verdure et d’ombre afin de soulager de la chaleur.
Elle est devenue Ruiz par un don à une famille proche des marquis, qui administrait le domaine. Comme de nombreux héritages féodaux, le domaine de la Villa Ruiz est depuis longtemps dispersé, non réclamé, et menacé par la spéculation.
La maison, perchée sur son rocher du plateau hybléen, resta longtemps dans l’oubli. Elle était inhabitée depuis quatre décennies lorsqu’un producteur de télévision étranger, réalisateur de documentaires et amoureux de la Sicile, la reprend du dernier héritier de la famille Ruiz.
Peu de temps après, ce même acheteur deviendra le propriétaire du Palazzo Di Lorenzo del Castelluccio, recréant ainsi le lien qui unissait jadis les deux demeures. Le palais a été vendu depuis, tandis que la bastide, ayant conservé sa discrétion et son statut de demeure privée, cachée par le dénivelé et la végétation, a été ouverte cette année au public.
La Restauration: une histoire d'amour
La rénovation de la Villa Ruiz a été quasiment philologique, un véritable acte d’amour et de respect pour ce coin de Sicile, confié à un architecte expert de Noto, Corrado Papa, et à des ouvriers locaux. La géométrie de l’édifice est simple et essentielle, comme le sont souvent les villas de la campagne sicilienne.
La structure du XIXe siècle, avec sa grande loggia centrale ponctuée de piliers, a conservé sa symétrie: quatre pièces au rez-de-chaussée et quatre au premier étage.
Le plan original des pièces n’a été altéré que par des travaux au XXe siècle: le nouveau propriétaire avait découvert au rez-de-chaussée, là où se situe aujourd’hui la grande salle à manger, un garage pour voitures construit dans les années ‘50.
Il fallait peut-être un regard extérieur afin de rendre à la Villa Ruiz tout son caractère sicilien. Son sol a été restauré avec une pierre calcaire tendre revêtue de bitume, qu’à Raguse on nomme la poix, un matériau dont l’utilisation traditionnelle précède l’époque héllenique. Les céramiques, quant à elles, proviennent plutôt de Caltagirone et de Santo Stefano di Camastra.
Chambre d'écho culturelle
L’ancienne cuisine est devenue une grande salle de bain, laissant intacte la citerne qui servait à recueillir l’eau. L’idée de base n’était cependant pas de transformer la villa en icône statique, figée dans une époque révolue, mais de lui rendre la vitalité de la Sicile pré-Risorgimento, agitée, discrète et hédoniste. L’intérieur de la Villa Ruiz est aujourd’hui une chambre d’écho culturelle. En témoigne tout d’abord, de manière évidente mais nécessaire, le léopard, l’élégie de toute la noblesse féodale sicilienne.
Mais les échos de la maison vont au-delà de Giuseppe Tomasi di Lampedusa et de Luchino Visconti, et relèvent d’une profonde compréhension de ce qu’a été et ce qu’est aujourd’hui la Sicile, le berceau et l’entrepôt d’une patrimoine culturel qui appartient à toute l’Europe.
L’art et le mobilier de la Villa Ruiz sont conçus afin d’inspirer un voyage dans le temps et dans l’espace. Sur les murs, il y a quinze tableaux de volcans, ceux des îles Éoliennes, l’Etna, ainsi que le Vésuve. Il ne s’agit pas seulement d’un hommage à la géologie de l’île et du Sud de l’Italie, mais un rappel du Grand Tour effectué par les riches aristocrates européens du XVIIIe siècle, dont la Sicile était l’ultime annexe et la destination la plus idéalisée.
Beaucoup des tableaux de la Villa Ruiz ont été réalisés par des artistes en voyage dans le sud de l’Italie, des Anglais et des Français fascinés par les volcans et les éruptions occasionnelles, avant d’être récupéré par le collectionneur à travers des marchands et des maisons de vente aux enchère de tout le continent, afin de les ramener en Sicile.
Harmonie et éclectisme
Les meubles proviennent également de toute l’Europe. Il y a de véritables trésors du baroque sicilien, comme les deux consoles avec miroir, qui s’inscrivent dans l’histoire de la maison, ayant été offertes par le dernier propriétaire comme un signe de bon augure. Les autres meubles furent acquis auprès de différents antiquaires de Catane et de Palerme, avant que la mode explose et que le marché s’affole. Ce lieu cherche à promouvoir le dialogue, et ainsi les meubles siciliens partagent l’espace avec des tables, chaises, bureaux et armoires ayant appartenu à des maisons britanniques, françaises, portugaises, russes et néerlandaises de diverses époques.
Malgré cet éclectisme, il y a un raisonnement philologique : l’esthétique sicilienne est tout sauf homogène. Ici ont passé et prospéré des Grecs, des Arabes, des Normands, des Français, des Bourbons. L’harmonie dans une maison sicilienne authentique réside dans la variété des styles, et non dans leur homogénéité. Certains détails, comme la piscine créée sur le terrassement dans l’ancienne cour, et l’opulente chapelle avec reliquaire, ne font pas partie de l’idendité originelle, mais auraient très probablement été appréciés par les marquis de Casteluccio ou les Ruiz. Le reste du travail esthétique est assuré par la nature du lieu: les grands figuiers à l’entrée, les oliviers, les bougainvillées, les palmiers, les caroubiers, les romarins, les jasmins, et le jardin avec des cactus provenant de toute la région méditerranéenne.
Una "Nonna" sicilienne
Restaurer l’essence de la Villa Ruiz fût non seulement un travail de recherche, mais aussi d’imagination. « J’ai toujours eu en tête l’esprit de la maison, le fantôme d’une nonna sicilienne », a confié le nouveau propriétaire. « Mon désir était avant tout de lui faire plaisir. »
Restauration: Une histoire d'amour
La rénovation de la Villa Ruiz a été quasiment philologique, un véritable acte d’amour et de respect pour ce coin de Sicile, confié à un architecte expert de Noto, Corrado Papa, et à des ouvriers locaux. La géométrie de l’édifice est simple et essentielle, comme le sont souvent les villas de la campagne sicilienne.
La structure du XIXe siècle, avec sa grande loggia centrale ponctuée de piliers, a conservé sa symétrie: quatre pièces au rez-de-chaussée et quatre au premier étage.
Le plan original des pièces n’a été altéré que par des travaux au XXe siècle: le nouveau propriétaire avait découvert au rez-de-chaussée, là où se situe aujourd’hui la grande salle à manger, un garage pour voitures construit dans les années ‘50.
Il fallait peut-être un regard extérieur afin de rendre à la Villa Ruiz tout son caractère sicilien. Son sol a été restauré avec une pierre calcaire tendre revêtue de bitume, qu’à Raguse on nomme la poix, un matériau dont l’utilisation traditionnelle précède l’époque héllenique. Les céramiques, quant à elles, proviennent plutôt de Caltagirone et de Santo Stefano di Camastra.

Chambre d'écho culturelle...
L’ancienne cuisine est devenue une grande salle de bain, laissant intacte la citerne qui servait à recueillir l’eau. L’idée de base n’était cependant pas de transformer la villa en icône statique, figée dans une époque révolue, mais de lui rendre la vitalité de la Sicile pré-Risorgimento, agitée, discrète et hédoniste. L’intérieur de la Villa Ruiz est aujourd’hui une chambre d’écho culturelle. En témoigne tout d’abord, de manière évidente mais nécessaire, le léopard, l’élégie de toute la noblesse féodale sicilienne. Mais les échos de la maison vont au-delà de Giuseppe Tomasi di Lampedusa et de Luchino Visconti, et relèvent d’une profonde compréhension de ce qu’a été et ce qu’est aujourd’hui la Sicile, le berceau et l’entrepôt d’une patrimoine culturel qui appartient à toute l’Europe. L’art et le mobilier de la Villa Ruiz sont conçus afin d’inspirer un voyage dans le temps et dans l’espace. Sur les murs, il y a quinze tableaux de volcans, ceux des îles Éoliennes, l’Etna, ainsi que le Vésuve. Il ne s’agit pas seulement d’un hommage à la géologie de l’île et du Sud de l’Italie, mais un rappel du Grand Tour effectué par les riches aristocrates européens du XVIIIe siècle, dont la Sicile était l’ultime annexe et la destination la plus idéalisée. Beaucoup des tableaux de la Villa Ruiz ont été réalisés par des artistes en voyage dans le sud de l’Italie, des Anglais et des Français fascinés par les volcans et les éruptions occasionnelles, avant d’être récupéré par le collectionneur à travers des marchands et des maisons de vente aux enchère de tout le continent, afin de les ramener en Sicile.

Harmonie et éclectisme
Les meubles proviennent également de toute l’Europe. Il y a de véritables trésors du baroque sicilien, comme les deux consoles avec miroir, qui s’inscrivent dans l’histoire de la maison, ayant été offertes par le dernier propriétaire comme un signe de bon augure. Les autres meubles furent acquis auprès de différents antiquaires de Catane et de Palerme, avant que la mode explose et que le marché s’affole. Ce lieu cherche à promouvoir le dialogue, et ainsi les meubles siciliens partagent l’espace avec des tables, chaises, bureaux et armoires ayant appartenu à des maisons britanniques, françaises, portugaises, russes et néerlandaises de diverses époques.
Malgré cet éclectisme, il y a un raisonnement philologique : l’esthétique sicilienne est tout sauf homogène. Ici ont passé et prospéré des Grecs, des Arabes, des Normands, des Français, des Bourbons. L’harmonie dans une maison sicilienne authentique réside dans la variété des styles, et non dans leur homogénéité. Certains détails, comme la piscine créée sur le terrassement dans l’ancienne cour, et l’opulente chapelle avec reliquaire, ne font pas partie de l’idendité originelle, mais auraient très probablement été appréciés par les marquis de Casteluccio ou les Ruiz. Le reste du travail esthétique est assuré par la nature du lieu: les grands figuiers à l’entrée, les oliviers, les bougainvillées, les palmiers, les caroubiers, les romarins, les jasmins, et le jardin avec des cactus provenant de toute la région méditerranéenne.

Une ''Nonna'' sicilienne...
Restaurer l’essence de la Villa Ruiz fût non seulement un travail de recherche, mais aussi d’imagination. « J’ai toujours eu en tête l’esprit de la maison, le fantôme d’une nonna sicilienne », a confié le nouveau propriétaire. « Mon désir était avant tout de lui faire plaisir. »
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Via Villino Villadorata, 8 96017 Noto (SR) Sicilia
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